1 Notons qu'en 1636 une confrérie "de la miséricorde sous l'invocation de Saint Yves" avait été établie à Mons.  Les buts de cette confrérie sont les mêmes que ceux repris en 1699 par la confrérie de saint Jean Décollé.

2 Pourquoi parlent-on des "Beubeux"?  Nombreux sont ceux qui ont essayés de fournir l'explication.  Peut-être est-ce tout simplement un mot forgé par le peuple d'avant le passage d'un groupe vêtu de noir, la face voilée, et s'occupant des condamnés à mort.

3 Ce serment est attesté au moins jusqu'au 13 avril 1825.  On peut lire dans un registre de la confrérie : "Mr Adolphe Demarbaix ayant été admis en assemblée générale du 19 septembre 1824 a prété le serment accoutumé le 13 avril 1825".

4 Les documents rédigés dès 1699 par la confrérie affirment comme date de création de la confrérie le 29 août 1699.  Les documents rédigés en 1706 évoquent le 22 avril 1699.  La date du 29 août 1699 nous semble être la date officielle de la reconnaissance de la confrérie par les autorités religieuses, le 22 avril 1699 serait alors, peut-être, la date à laquelle des hommes de bonne volonté ont décidé de se regrouper pour faire oeuvre de charité.  Quatre mois auraient alors été nécessaires pour ériger canoniquement la nouvelle confrérie.  Un texte rédigé, en  latin, par l'Abbé du Val des Ecoliers signale clairement comme date d'érection de la confrérie le 29 août 1699.
Notons encore que dans une lettre adressée au Pape du début du XIXe siècle, les confrères  évoquent l'établissement "canonique" de la confrérie à Mons le 23 janvier 1696.  Dans cette même lettre on peut encore lire :
"Que cette confrérie ayant été établie à Mons en 1699, et la première année centenaire de son institution étant tombée l'an 1799 au fort de la persécution, il a été impossible à la confrérie d'en célébrer le jubilé ...".
On peut donc affirmer sans trpo de risque d'erreur que 1699 est bien l'année de naissance de la confrérie.  Le 29 août semble aussi être le jour anniversaire tout désigné.  Ce jour là, en effet, l'Eglise célébrait la décollation de saint Jean-Baptiste, saint Patron de la confrérie.

5 Au cours du XVIIIe siècle les confrères, -qui ne sont en rien des pénitents comme l'on peut en trouver ailleurs mais bien des consolateurs-, assistèrent ainsi 395 condamnés à mort.  Un registre contenant les noms et origines de ceux-ci est conservé dans les archives de la confrérie;

6 Notons qu'une partie des confrères était restée dans l'abbaye du Val des Ecoliers.  Quelques problèmes de "discipline" avaient surgis entre l'abbé du Val et certains confrères!

7 Dès la création de la confrérie, la présence de consoeurs de la miséricorde est établie.  On peut lire dans un registre des délibérations de la confrérie, en date du 1er février 1775 : "... pour fournir aux frais de cet autel ... de mettre à toutes nos assemblées un tronc dans notre salle et un second dans celle de nos consoeurs."  Lors d'une modification des statuts de la confrérie en date du 17 janvier 1717, il a été pour la première fois fait mention des consoeurs de la miséricorde.  Leur présence dans la confrérie est attestée au moins jusque 1812.  Depuis 1994, la confrérie accueille à nouveau en son sein des consoeurs, renouant ainsi avec une ancienne tradition.

8 On conserve les contrats passés, entre le 19 juin 1769 et le 1er septembre 1771, par les confrères en vue de ces travaux.  C'est ainsi que furent désignés pour mener à bien les travaux un maître maçon, un maître tailleur de pierre, un maître couvreur, un maître charpentier, un maître ferronnier, des maître menuisiers, un marchand de chaux, des ouvriers chargés de construire la voûte, un sculpteur sur bois, un maître plafonneur, un maître vitrier et un maître serrurier.

9 En effet le curé de Sainte-Elisabeth craignait de voir certains revenus de sa paroisse diminuer au profit de la confrérie de la miséricorde.

10 "Jean François Jacques van Overstraeten Conseiller et receveur général des Domaines et finances de sa majesté L'Impératrice et Reine confesse avoir reçu de l'association de St Jean décolé érigée en la ville de Mons la somme de cent livres du prix de quarante gros monnaie de Flandres la livre, pour l'amortissement d'un terrain ... accordé par décret de Son Altesse Royale le trentième d'aoust dernier ...[1754]".

11 On peut lire dans les archives de la confrérie que c'est le 22 août 1807 que la confrérie fut rétablie dans ses droits.  L'évêque de Tournai avait bien tenté de rétablir la confrérie dès le 27 mars 1806 mais il faisait observer "que ce qui entrave ce rétablissement c'est le costume, qui était de toujours avoir dans ses processions publiques la face voilée, afin que les personnes qui pratiquent les divers oeuvres de miséricorde qui leur sont assignées par leurs chefs, ne causent pas de répugnance à leur famille et maintiennent l'amour propre dans de justes bornes".

12 Monsieur Duval, Maire de Mons, accorde l'autorisation demandée le 23 avril 1808.  Il faudra attendre le 27 août 1824 pour que l'Evêque de Tournai "approuve la translation provisoire des offices de la confrérie de St jean Décollé en l'église des religieuses soeurs noires de Mons".

13 Il y a encore chaque année, vers la fête de la saint Jean - le 24 juin, une cérémonie de vêture durant laquelle les nouveaux confrères ou les nouvelles consoeurs reçoivent leur costume.  Au cours de cette cérémonie, le chapelain de la confrérie explique le sens du costume : "Vous avez revêtu cet habit de pauvre, signe de détachement et d'humilité, cet habit uniforme signe de l'égalité profonde entre les hommes.  Que la cagoule qui cache votre visage vous rappelle le respect et la discrétion que vous devez observer dans vos rapports avec les détenus"...  On retrouve ainsi ce que disait l'Evêque de Tournai en 1806 (voir note 10).


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